Dans les media

Une entrevue sur Radio-Canada (26 juin 2020)

Un article dans La Source (août 2020)

Traverser la COVID-19 en français, un projet mémoriel et communautaire SHFCB

Une équipe d’étudiants des premier et deuxième cycles pour constituer la mosaïque d’une communauté dans la crise Covid19.

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Le désir de communauté est, depuis quelques mois, l’un des sujets les plus abordés de la presse, des media sociaux et des conversations autour de nous. La distance sociale que les Britanno-Colombiens ont adoptée dès mars 2020 pour ralentir la propagation de la pandémie a rendu perceptible l’importance des relations communautaires, hors de la maison sans être professionnelles, pour le bien–être mais également pour l’identité personnelle. De fait, la pandémie pourrait bien avoir redéfini les frontières des communautés : pour beaucoup, la maison, le voisinage immédiat et les liaisons Internet se sont substitués aux milieux professionnels et de loisirs. Que devient la notion de communauté francophone sur la Côte Ouest, lorsque réunions, concerts, écoles, universités sont en suspens ? L’isolement a-t-il été une séparation d’avec un petit monde en français ou, par le biais d’un Internet devenu prévalent, un resserrement du lien identitaire ? Les francophones de Colombie Britannique se sont-ils sentis les membres d’une grande communauté unie dans le confinement ou bien, comme certains groupes, ont-ils ressenti un double confinement, celui d’être exclus de la sociabilité et celui de l’isolement linguistique ? L’inquiétude face aux chiffres de l’Ontario et du Québec a-t-elle modifié la perception de la situation en Colombie-Britannique ? Les résidents et citoyens francophones venus d’ailleurs ont-ils partagé les mêmes inquiétudes que les franco-canadiens ?

La SHFCB propose de réunir les témoignages et perceptions des Francophones quant à l’expérience inédite de l’isolement sanitaire en Colombie-Britannique. La traversée de cet autre isolement, pour une ou des communauté distinctes par leur langue et leur culture, a-t-elle été différente de celle que décrivent les media anglophones provinciaux et nationaux ? La spécificité linguistique et culturelle des francophones a-t-elle été perçue comme une aggravation ou un apaisement de la situation ? Autant de questions que nous voudrions poser à nos concitoyens lors d’une enquête, en français, en partenariat avec les associations communautaires.

La mission historique de la SHFCB est bien d’établir, de documenter, de conserver et de partager la mémoire de la Colombie-Britannique francophone. Nous voudrions avec ce projet d’enquête documenter et conserver l’expérience francophone, sur la côte Ouest, de la COVID-19. Cette récolte participe, de fait, du processus de résilience d’après la crise et a pour première motivation la constitution d’un produit à la fois mémoriel et identitaire pour la communauté francophone de Colombie-Britannique. De fait, il s’agit de documenter un moment historique, non par sa couverture médiatique ni par son administration officielle, mais par les voix et les souvenirs de ceux qui l’ont vécu.

Le projet est ainsi l’établissement d’une mémoire historique auprès d’une communauté. Il consistera en la collecte de témoignages et récits, ainsi que de documents et d’objets, qui portent pour ceux qui les offriront, valeur de trace. Pour ce faire, nous envisageons d’embaucher entre quatre et huit étudiant.e.s pour l’été, ce qui sera également un moyen de soutenir financièrement en cet été sans travail pour eux huit jeunes personnes aux ressources réduites. Nous leur fournirons une liste des associations, commerces, institutions et annuaires francophones.

Avec l’aide d’un questionnaire, ils contacteront par téléphone les membres de la communauté et recueilleront leurs récits et expériences de l’isolement sanitaire. La forme narrative sera privilégiée (ce n’est pas une enquête sociologique). Ces textes seront ensuite transcrits et corrigés avant d’être mis en ligne. Le résultat final sera une documentation communautaire, accessible au grand public mais aussi aux chercheurs, sur la COVID-19 en français.

Ces entrevues seront aussi l’occasion de rassembler une collection d’artéfacts qui auront représenté chez les Francophones leurs parcours pendant cette pandémie, par exemple : masques, découpages collés aux fenêtres, dessins d’enfants, avis de distanciation en français, avis de fermeture de commerce / de take-out, contenants de nourriture créés par les restaurants francophones pour cette période, T-shirts et macarons connexes, dépliants et imprimés pour nouveaux programmes ou évènements reportés (par ex., les Jeux de la Francophonie, festivals, théâtre, cabanes à sucre), articles reliés aux évènements modifiés ou tenus en ligne, etc.